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Le risque de pauvreté existe bel et bien au Luxembourg. 13% de la population est dans ce cas. La Chambre des salariés a voulu entrer dans le détails et mieux cerner ces personnes qui ont souvent un travail et des enfants.
Mauvaise élève européen
Si le Luxembourg semble vacciner contre la pauvreté, le risque de pauvreté est bien réel. Ainsi le taux de risque de pauvreté (c'est-à-dire le pourcentage de personnes vivant dans un ménage dont le revenu du ménage est inférieur à 60% du revenu médian national) s'élève à 13%, un chiffre certes en dessous de la moyenne européenne qui est de 16%, mais qui, d'après un rapport publié aujourd'hui par la Chambre des salariés, a progressé de 2 points en dix ans, soit l'une des plus forte augmentation en Europe.
Une situation qui s'observe notamment chez les personnes qui travaillent qui ont des enfants. 9% des travailleurs luxembourgeois sont pauvres contre 8% en moyenne dans l'Union européenne. Le taux de risque de pauvreté pour un couple salarié avec un ou plusieurs enfants grimpe jusqu'à 11% contre seulement 3% pour un couple de salariés sans enfant. Ce pourcentage explose lorsqu'on parle de travailleurs monoparentaux avec un taux de 31%.
Un salaire minimum insuffisant et des jeunes lésés
Toujours d'après le rapport de la CSL, le salaire social minimum (SSM) luxembourgeois ne permet pas d'échapper au risque de pauvreté. Un salarié payé au salaire social minimum, sans aides ni déduction d'impôts et vivant seul devrait gagner au moins 121% du SSM pour ne pas sombrer dans la spirale de la précarité. La situation serait bien meilleure en France ou en Belgique.
Autres victimes du risque de pauvreté, les jeunes. Contrairement à ce qui se passe dans les autres pays européens, au Luxembourg, le taux du risque de pauvreté décroît avec l'âge. Ainsi, les personnes âgés en raison d'un système de pensions avantageux vivent mieux que la jeune génération. Un enfant de moins de 16 ans sur cinq se trouvent dans une situation de presque pauvreté. Le sixième chiffre le plus élevé en Europe. Les familles monoparentales restent les plus exposées avec un taux de 44%, malgré un léger fléchissement de 5% entre 2006 et 2008.
Des ménages cependant bien équipés
Au Grand-Duché, c'est bien connu, mieux vaut être propriétaire que locataire... et cela se vérifie encore dans ce rapport. 29% des ménages en location sont soumis au risque de pauvreté contre seulement 9% des ménages propriétaires. Néanmoins, les familles luxembourgeoises possèdent presque toutes des équipements standard comme une voiture, une télévision, un ordinateur, une machine à laver ou un téléphone à 2% près.