Blog littéraire de Mara Montebrusco-Gaspari, idées lecture et événements littéraires. Promotion du roman : Igor le Chat et le secret des 7 vies, de l'album illustré La Sorcière d'Opale, de l'album illustré Kirch le petit âne, du conte Deux vies pour une souris, Tchip le chien de chasse et des romans Les vagues de l'enfer. http://www.igorlechat.com
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Roman historique Rosalie Lamorlière, dernière servante de Marie-Antoinette
Un destin. Celui d’une petite provinciale, fille de cordonnier, qui va croiser celui de la Reine Marie-Antoinette au détour des couloirs sombres et malodorants de la Conciergerie.Une fille du peuple qui rencontrera et assistera les puissants d’hier et les parvenus d’une France qui se cherche.Tous, ou presque, mourront. Elle, la survivante, apportera son témoignage bien plus tard. Relation inestimable pour bon nombre d’historiens qui, pourtant, n’ont jamais essayé de connaître Rosalie Lamorlière. Ce livre, bien que romancé, est la première étude jamais réalisée sur ce personnage clé, témoin privilégié de l’Histoire. Après des années passées dans les Archives, Ludovic Miserole, passionné d’histoire, vous propose de partir à la rencontre de celle qui fût et restera à jamais la dernière servante de Marie-Antoinette.
Bientôt en vente au Château de Versailles !
Article de Edmonde Vergnes Permingeat
Un hommage plein de tendresse
à une oubliée de l’Histoire
Qu’évoque pour nous le nom de Rosalie Lamorlière ? Sûrement rien, ou pas grand chose, et pour cause. Bien que cette femme du peuple eût été la dernière femme de chambre de Marie-Antoinette à la prison de la Conciergerie, la seule personne de sexe féminin autorisée à partager le quotidien de la reine, de son arrivée à la prison jusqu’à son départ pour l’échafaud, les historiens n'ont jamais tenté de percer vraiment la personnalité de Rosalie Lamorlière dont le nom n’est jamais ou - que très rarement - évoqué dans les études historiques.
Véritable dévoreur d’archives, passionné d’histoire, Ludovic Miserole a eu à cœur de réparer cette lacune en exhumant le destin de cette oubliée de l’histoire, à qui il vient de consacrer un roman, paru aux Editions du Préau.
D’aucuns pourront certes regretter qu’à l’issue d’années passées aux archives, il n’ait pas fourni un véritable travail d’historien, mais seulement une histoire romancée de cette fille du peuple que le destin conduisit à rencontrer ou à assister les plus grands.
D’autres au contraire s’en réjouiront car ce roman, loin présenter une figure historique, abstraite et désincarnée, fait littéralement revivre devant nous une femme pétrie de chair et de sang, une femme au grand cœur, qui éprouvait pour les malheurs de la Reine la plus respectueuse compassion, mettant tous ses soins à rendre son quotidien moins sordide.
Ludovic Miserole a choisi de camper son personnage à la fin de sa vie alors qu’elle séjourne à l’Hospice des Incurables. Une vieille dame se souvient et se confie à Hélène qui ne tardera pas à devenir son amie.
Son histoire se révèle par bribes et par énigmes, en couches successives, mêlant moments d'intimité et une série de tableaux vivants. La vieille Rosalie a parfois du mal à rassembler ses souvenirs fragmentés, et ses digressions mettent parfois la patience du lecteur à rude épreuve, mais rassurez-vous, on lui pardonne la lenteur de son récit, d’autant qu’elle sait avec brio ménager le suspense quand elle narre – en tant que témoin - les événements qui ont jalonné les derniers jours de la reine de France, comme par exemple "l'affaire des oeillets" qui vit s'effondrer la dernière chance de liberté de Marie-Antoinette, ou le procès, ou encore les humiliants préparatifs avant le départ pour l’échafaud en charrette…
L’intrigue ne se tisse pas seulement autour des souvenirs de Rosalie à la prison de la Conciergerie, mais aussi autour de sa vie peuplée de personnages qui occupent une place privilégiée dans le roman. Des personnages réels ou fictifs. Car Ludovic Miserole, avec un talent indéniable, combine la vérité historique, puisée dans les sources, et l’invention, autrement dit, il marie subtilement histoire et fiction pour mettre en scène un passé révolu. La méthode historique adoptée - celle-là même que l’historien pointilleux pourrait déplorer - s’avère une richesse pour le lecteur. L’objectivité de l’historien disparaît au profit d’un style plus expressif, plus suggestif et peut-être plus proche du réel passé. Faire entrer la fiction dans l’Histoire rend l’événement plus tangible, plus immédiat, plus accessible et donc plus réel. En nous le faisant vivre par l’entremise d’une foison de personnages qui gravitent autour de son héroïne, il parvient à gommer la distance temporelle et évite l’écueil de la pétrification des événements dans une lointaine page d'histoire définitivement tournée. Il rend ainsi à l’Histoire toute sa portée dramatique. Plus exactement la combinaison de noms et de faits historiques avérés et fictifs donne plus de densité et de relief à son héroïne. Derrière le portrait de Rosalie se dessine, en filigrane, celui des héros – les grands, que nous connaissons, comme les anonymes, les « humbles » qui ont œuvré dans l’ombre - d’une France révolutionnaire et post-révolutionnaire.
Ludovic Miserole parachève ainsi son activité d’historien par un travail de créateur. En appréhendant le sens réel de l’événement et les leçons qu’il peut recéler, l’œuvre historique devient sous sa plume non seulement une œuvre de savoir mais un ouvrage divertissant qui vibre de sagesse.
« Prodesse et delectare » (enseigner et distraire), disait le poète Horace. Pari tenu pour notre jeune auteur !